L’auditabilité est un prérequis fondamental pour garantir la crédibilité de vos rapports ESG. Que vous répondiez aux exigences de la CSRD, prépariez une évaluation EcoVadis ou visiez une certification SBTi ou ISO, vos données ESG doivent être traçables, justifiées et vérifiables.
Cet article vous propose des recommandations générales, valables quel que soit le cadre, pour vous aider à répondre aux attentes des auditeurs et aux standards ESG de référence (EcoVadis, CSRD, ISO, GRI, SBTi, etc.).
Qu’entend-on par « auditabilité » ?
L’auditabilité désigne la capacité d’un tiers (auditeur, vérificateur ou agence de notation) à :
Vérifier que les données déclarées sont justes et complètes
Les retracer jusqu’à leur source fiable
Comprendre la méthodologie, les hypothèses et le périmètre utilisés
Évaluer leur alignement avec les référentiels applicables
Pourquoi l’auditabilité est-elle importante ?
Obligatoire pour les cadres réglementaires comme la CSRD (assurance limitée requise dès l’exercice 2025)
Essentielle pour conserver la crédibilité auprès des investisseurs, clients et parties prenantes
Impact direct sur les notations (comme EcoVadis, qui pénalise les réponses non étayées)
Réduit les risques lors des due diligences, levées de fonds ou examens par des tiers
Les 5 piliers des données ESG prêtes à être auditées
Voici les éléments clés à mettre en place pour assurer l’auditabilité de vos données, quel que soit le référentiel ESG utilisé :
1. Ajout de preuves
Toujours joindre une documentation justificative à vos réponses : fichiers Excel, politiques internes, comptes rendus de réunion, factures, bilans carbone, captures d’écran, etc.
Types de fichiers acceptés : PDF, XLSX, DOCX, JPG, et autres
Les preuves doivent être à jour, liées directement à l’indicateur concerné et stockées de façon sécurisée
💡 Bonnes pratiques EcoVadis : joindre au moins un document par question pour éviter les notes minimales.
2. Justifications & contexte
Fournissez une explication narrative lorsque cela est demandé : méthodologie utilisée, période couverte par les données, raisons pour lesquelles certaines données sont partielles, etc.
Utilisez les champs de commentaires pour expliquer :
L’utilisation d’estimations ou de données de substitution
Les raisons des données manquantes
Les limites de périmètre ou exclusions
💡 Les référentiels CSRD et GRI exigent souvent ce type de contextualisation, notamment pour les indicateurs quantitatifs.
3. Méthodologie définie
Utilisez des méthodes standardisées pour vos indicateurs : émissions de GES (GHG Protocol, Bilan Carbone, ISO 14064), diversité (définitions EEOC), consommation d’eau (GRI 303), etc.
Soyez clair sur l’approche utilisée pour déterminer les données : mesure réelle, hypothèse, moyenne sectorielle...
Documentez clairement :
Les formules de calcul
Les facteurs d’émission ou hypothèses de conversion
Les sources des moyennes sectorielles ou des données de substitution
Les outils utilisés (ex. : SimaPro, modèles Excel, plateformes de comptabilité carbone)
💡 Les auditeurs privilégient la transparence méthodologique et la cohérence dans le temps.
4. Périmètre et couverture définis
Indiquez si les données couvrent :
Toutes les entités ou seulement certaines unités / filiales
Toute la période de reporting, ou seulement une partie
Expliquez également les exclusions géographiques ou organisationnelles.
💡 Les certifications SBTi et ISO exigent souvent une précision sur le % d’opérations ou d’émissions couvert.
5. Traçabilité & gestion des versions
Conservez les fichiers sources bruts et l’historique des versions.
Utilisez une plateforme centralisée (comme Greenly) pour gérer les mises à jour, éviter les pertes de fichiers et maintenir une bonne traçabilité.
Activez les journaux d’audit : qui a saisi les données, à quelle date, et quelles modifications ont été apportées.
💡 Les auditeurs demandent de plus en plus l’historique des données pour vérifier l’intégrité des rapports.