La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est une directive européenne qui redéfinit fondamentalement les exigences des entreprises en matière de reporting extra-financier. Entrée en vigueur en janvier 2024, elle impose des exigences de transparence accrues sur les impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). L’objectif ? Rendre ces informations aussi fiables et comparables que les données financières.
Pourquoi la CSRD a-t-elle été créée ?
Face à l’urgence climatique et aux attentes croissantes des investisseurs, la CSRD vise à :
Accroître la transparence sur la performance durable des entreprises
Harmoniser les données ESG au niveau européen
Lutter contre le greenwashing
Orienter les investissements vers des modèles plus durables
Qui est concerné et quand ?
La CSRD s'applique progressivement à plus de 50 000 entreprises, les délais ayant été ajustés par la directive Omnibus (février 2025), qui accorde plus de temps à certaines catégories :
Vague 1 : Grandes entreprises déjà couvertes par la NFRD (2025, données de 2024)
Vague 2 : Grandes entreprises non couvertes par la NFRD, PME cotées et filiales d'entreprises non européennes ne sont pas soumises au rapport avant 2028
Un cadre simplifié volontaire (VSME) a également été créé pour les PME non cotées, sans audit ni double analyse de matérialité requis.
Quels sont les éléments à publier ?
Le cœur du reporting repose sur les normes européennes de reporting sur le développement durable (ESRS), qui définissent les informations à publier selon trois piliers :
Environnement : climat, pollution, biodiversité, économie circulaire, etc.
Social : droits humains, conditions de travail, égalité, chaîne de valeur, etc.
Gouvernance : éthique, lutte contre la corruption, stratégie durable, etc.
Au total, jusqu'à 1 300 données, principalement qualitatives, sont requises sur la base d'une double matérialité :
Impact de l'entreprise sur la société et l'environnement
Impact du développement durable sur la performance financière de l'entreprise
Les données doivent être vérifiables, pertinentes, comparables et accessibles au format numérique (XHTML) via une base de données européenne commune (ESAP).
Quelles sont les étapes clés du processus CSRD ?
Analyse de double matérialité (DMA) : identifier les enjeux ESG majeurs pour l’entreprise et ses parties prenantes
Collecte de données : structurer les données ESG sur l’ensemble de la chaîne de valeur
Analyse des écarts : identifier les données manquantes pour une conformité parfaite
Roadmap : établir et prioriser les initiatives à mettre en œuvre pour remédier aux lacunes actuelles de l’entreprise
Publication : intégrer les données au rapport de gestion annuel
Audit : audit externe obligatoire (assurance limitée, puis raisonnable)
En résumé
La CSRD marque une transition vers une économie plus responsable, où la durabilité devient un critère de gestion aussi central que la performance financière. Bien que les échéances aient été partiellement ajustées via Omnibus, l’anticipation reste essentielle : collecter les bonnes données, structurer les processus et mobiliser les équipes. Les entreprises qui s’y préparent dès maintenant bénéficieront d’un avantage concurrentiel durable.